Le préfet de Mayotte promet « transparence » et « réactivité » au sujet du choléra.
Le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville a confirmé ce mardi midi lors d'un point presse l'existence d'un premier cas de choléra importé par une femme arrivée en kwassa en provenance de l'île d'Anjouan aux Comores.
L’information a été révélée ce mardi matin par le média mahorais Kwezi, avant d’être confirmée un peu plus tard par le préfet François-Xavier Bieuville : un premier cas de Choléra a été diagnostiqué dans la nuit de lundi à mardi sur une femme arrivée en kwassa, en provenance de l’île d’Anjouan aux Comores.
« C’est une conférence de presse que je place sous le signe non seulement de la transparence, de l’information, de la réactivité et puis de la présentation du dispositif », déclare le préfet de Mayotte sur une vidéo mise en ligne par Mayotte Hebdo. « Comme vous le savez sans doute déjà, on a détecté un cas de choléra qui est arrivé hier, selon les informations et le témoignage de la personne venue d’Anjouan par kwassa. »
Celle-ci aurait appelé les secours en expliquant ne pas se sentir bien, ce qui a permis sa prise en charge. « Elle a été testée hier soir, elle a été isolée parce qu’on a une structure qui permet d’isoler au CHM, et elle a été soignée. D’après les informations qui sont les nôtres, la personne va mieux. Comme c’est le premier cas, il nous semblait important que la presse et nos concitoyens soient informés », poursuit François-Xavier Bieuville, en promettant des points presse réguliers en fonction de l’évolution de la situation.
L’ONG Solidarités international, déjà mobilisée depuis plusieurs semaines aux côtés des autorités sanitaires pour anticiper une potentielle épidémie, s’est immédiatement déployée afin d’accompagner techniquement les équipes en charge de la désinfection du domicile du patient.
“En tant qu’ONG spécialisée dans l’eau, l’hygiène et l’assainissement, nous avons une véritable expertise en matière de gestion des épidémies de choléra dans le monde. Cela fait plusieurs semaines déjà que nous sommes mobilisés auprès des autorités sanitaires afin de nous préparer au mieux pour faire face à une circulation de l’épidémie dans le département” explique Manon Gallego, Directrice Pays France pour l’ONG Solidarités international.
Dès que le premier cas a été confirmé par les autorités sanitaires, les équipes de Solidarités international se sont déployées pour "assurer l’accompagnement des personnes en charge de la désinfection du domicile du patient".
"Le choléra vient se rajouter à la longue liste qui ne cesse d’augmenter, des maladies liées à l’eau qui touchent Mayotte de plein fouet et qui est aggravé par les pénuries d’eau" souligne l'ONG.
Présente à Mayotte depuis 2022, elle a assuré depuis fin février la formation des acteurs en charge de la surveillance épidémique dans les communautés et des associations relais. À ce jour, ce sont 195 personnes de 15 structures différentes qui ont été formées.
"Le rôle de ces acteurs est essentiel dans la gestion d’une épidémie puisqu’ils ont la charge de faire remonter le plus vite possible les potentielles suspicions de cas de choléra, d’informer et de de sensibiliser la population. Cette alerte précoce permet une meilleure réactivité dans la prise en charge, une sensibilisation de l’entourage et une décontamination du lieu de vie réduisant ainsi les risques d’expansion de l’épidémie" détaille l'ONG.
"Pour éviter ou contenir une épidémie de choléra, il faut que la population puisse avoir accès à de l’eau potable pour boire, se laver, cuisiner, etc. Or, ça n’est pas le cas à Mayotte puisque 18% de la population n’a pas accès à l’eau potable à domicile ce qui l’oblige à avoir recours à des solutions alternatives comme des sources d’eau non vérifiées", précise Manon Gallego.
Pour faire face à cette situation, les équipes de Solidarités international ont distribué aux populations les plus vulnérables des kits d’hygiène composés de savon pour se laver les mains et d’Aquatabs, comprimés servant à purifier l’eau consommée par les populations vulnérables.
"La réactivité est la clef de la gestion d’une épidémie de choléra. Nos équipes sont formées, prêtes et mobilisées auprès des autorités sanitaires françaises pour faire face à cette situation" conclut Manon Gallego.
Source : FJ