L’ARS présente son plan régional de santé 2023-2033.
Au cours de la prochaine décennie, l'Agence régionale de santé ambitionne de réduire les inégalités sociales de santé dans l'île et de mettre l'accent sur les politiques de prévention, notamment en matière de risques d'obésité et de cancer.
Après « un long processus de travail collaboratif » marqué par une enquête citoyenne à laquelle 4.000 Réunionnais ont participé, puis un livre Vert enrichit par 150 contributions, l’Agence régionale de santé (ARS)
a présenté ce jeudi son plan régional de santé (PRS) pour les dix années à venir. « C’est un enjeu majeur en termes de développement du territoire, il n’y a pas d’exemple dans le monde d’un pays qui se développe avec un système de santé qui dysfonctionne », a avancé Gérard Cotellon, le directeur général de l’ARS.
Après avoir rappelé quelques indicateurs de la précarité de la population réunionnaise, touchée notamment par « une très forte prévalence des maladies chroniques » comme le diabète, Gérard Cotellon a insisté sur les atouts d’un territoire qui bénéficie d’une bonne répartition des médecins généralistes et d’un « beau maillage » entre les secteurs publics et privés.
« Nous assumons de pousser à la coopération public-privé dans certains domaines, comme dans le sujet de l’obstétrique. J’ai le souci d’embarquer le monde libéral, le tissu associatif », a déclaré le DG de l’ARS.
Les retards dans le domaine du dépistage des cancers ou de la couverture vaccinale sont des sujets qui figurent parmi des priorités du PRS, le plan prévoyant de mettre l’accent sur les politiques de prévention. Gérard Cotellon a aussi évoqué l’ouverture dans l’île d’une Maison de la femme, de la mère et de l’enfant, un lieu visant à accompagner les victimes de violences intrafamiliales. Concernant la problématique du handicap, des annonces fortes devraient être faites la semaine prochaine, lors d’une visite officielle de la ministre Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des personnes handicapées de France.
Interrogé sur la situation financière et sociale du CHU, où un préavis de grève illimité est annoncé par l’intersyndicale tandis que la commission médicale d’établissement (CME) s’alarme des conséquences d’une politique d’austérité, Gérard Cotellon a tenté de relativiser la situation, qui serait selon lui à comparer avec celle de grands centres hosptaliers ou de CHU de l’Hexagone, frappés d’une baisse d’activité depuis la fin de la crise Covid. « Les syndicats me disent qu’on manque de personnel, mais moi quand je regarde les chiffres des effectifs du CHU, ils ont singulièrement augmenté entre 2019 et 2022 », a-t-il fait valoir.
La présidente de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie de La Réunion, Laëtitia Lebreton, par ailleurs conseillère générale en charge de la politique de santé, a confirmé, suite à des entretiens avec le ministère, avoir eu l’assurance que le mode de calcul du coefficient géographique des Outre-mer sera réétudié en 2024. Pas de bonus à attendre en revanche concernant les compensations financières du Ségur de la santé, puisque la totalité du budget a déjà été allouée selon Gérard Cotellon.
Source : https://www.zinfos974.com/ TL ARS