Cyclamed, le dispositif qui recycle 90 tonnes de médicaments par an.
Nou tri lo band papyé, nou tri lo band bouteille… mais zot té koné i ti osi lo bann médikaman ? rDepuis plus de vingt ans, le dispositif Cyclamed existe à La Réunion. Chaque année dans notre île, les pharmacies collectent 90 tonnes de médicaments. Un résultat particulièrement satisfaisant prouvant que le recyclage de ces traitements est entré dans les mœurs des Réunionnais. Recycler ses médicaments périmés ou inutilisés est un geste essentiel pour protéger l’environnement, mais aussi éviter des risques d’intoxication.
Trier, c’est là une action qui devient presque la norme dans le quotidien des Réunionnais. Trier les médicaments le devient également. « Les résultats à La Réunion sont satisfaisants », note Thierry Moreau Defarges, président du conseil d’administration de Cyclamed, en visite pour la première fois dans notre île. Cyclamed, le dispositif qui recycle 90 tonnes de médicament par an
« C’est un geste qui est entré dans l’habitude des Réunionnais », explique Laurie, préparatrice en pharmacie à Sainte-Clotilde. « Les gens ont compris qu’il fallait seulement rapporter les emballages de cachets et non les boîtes », ajoute-t-elle. Un geste qui selon elle, « permet de faire attention et de trier ».
Chaque année, à La Réunion, on collecte pas moins de 90 tonnes de médicaments non utilisés. Ce qui représente 3,2 boîtes par an et par citoyen réunionnais.
Un chiffre plus élevé qu’en France hexagonale, où 2,4 boîtes sont collectées chaque année par habitant.
La Réunion fait donc figure de modèle puisque l’on recycle plus de médicaments, alors qu’on en consomme moins. « Chaque Réunionnais achète 36 boîtes de médicaments par an, alors qu’en métropole on est autour de 42 boîtes », indique Thierry Moreau Desfarges. « Les Réunionnais ont une conscience écologique et sanitaire importante », ajoute-t-il.
– Ayons le réflexe –
Trier des médicaments, est cependant différent du tri des plastiques et déchets ménagers que l’on peut faire chez soi. Les médicaments non utilisés doivent obligatoirement être repris par l’une des 250 officines que compte La Réunion. « Les patients ramènent les médicaments chez nous », explique Laurie, préparatrice en pharmacie.
Toutefois, pas de boîtes, ni de notice, et encore moins de seringues. « Il faut enlever la boîte en carton et la notice que vous jetez dans votre poubelle jaune », dit-elle. « Il ne faut ramener que le pilulier », ajoute Laurie.
Une fois le carton plein, c’est le grossiste qui le récupère. Des cartons collectés chaque jour dans les officines de l’île. Une fois récupéré, l’un des trois grossistes de La Réunion le stocke dans une benne (à La Réunion il y en a quatre). Lorsque le stockage est plein, les bennes partent par porte-conteneurs en direction du Havre (Normandie).
C’est alors que Cyclamed fait appel à l’une de ses 53 unités de valorisation énergétique. « Grâce aux médicaments collectés et incinérés, ces unités produisent de l’électricité et de la chaleur », indique le président de Cyclamed. Il le dit, « c’est assez pratique en ces temps où l’on manque d’électricité ».
À titre d’exemple, si l’on mettait tous les médicaments dans une unité de valorisation énergétique, on pourrait éclairer la commune de Cilaos pendant un an.
– Que peut-on jeter ? –
Seuls les médicaments non utilisés peuvent être recyclés. « Il s’agit là des produits qui ont une autorisation de mise sur le marché », explique le président de Cyclamed.
« Les médicaments non utilisés sont des médicaments pour lesquels les patients ont changé de statut, des médicaments pour lesquels vous avez eus des effets secondaires ou qui se sont avérés inefficaces », précise Thierry Moreau Desfarges.
Si un doute persiste, l’association conseille aux Réunionnais de se rendre sur leur site où tout sera indiqué. Par exemple, certains dentifrices peuvent être répertoriés comme des médicaments.
Attention, pas d’aiguille dans les médicaments recyclés. Ceux-ci font l’objet d’un recyclage à part. Ces aiguilles ou DASRI (déchets d’activité de soins à risques), doivent être jetés dans des collecteurs spécifiques individuels appelés aussi « boîtes jaunes ».
– Des traitements en baisse –
À La Réunion, 90 tonnes de médicaments non utilisés sont donc collectées chaque année. Dans toute la France, y compris les outre-mer, 12.000 tonnes sont récupérées par les pharmacies.
Un chiffre en baisse par rapport aux autres années. En 2005, la France consommait 3,250 milliards de médicaments contre 2,650 milliards en 2021. La raison, la diminution de vente de médicaments. « Il y a une transformation dans le comportement des patients », indique Thierry Moreau Desfarges. « Cela va dans le bon sens », souligne-t-il.
Source : https://imazpress.com /Ma M Photo RB