La pénurie de médicaments va s'intensifier dans les prochains mois.
Crise du transport, augmentation du prix des principes actifs ou de l'énergie... Les raisons pour lesquelles les médicaments se font plus rares sur les étagères des pharmacies ne manquent pas. 12,5% des références souffraient de rupture d'approvisionnement en août, contre à peine 6,5% en janvier.
Les patients suivants des traitements spécifiques ont sûrement déjà vécu cette situation au comptoir de leur pharmacie. Les ruptures d'approvisionnement de médicaments se sont accrues depuis le début d'année. Alors qu'en moyenne, à peine 6,5% des références manquaient à l'appel en janvier 2022, ce chiffre a atteint 12,5% en août. Une tendance qui s'est accélérée par rapport aux années précédentes. En tout 2.160 médicaments étaient en rupture de stock en 2021, contre 1.504 en 2019 et 870 en 2018.
Anticancéreux et anti-infectieux se font plus rares
En effet, il s'agit d'une tendance de fond, mais qui ne concernait jusque-là que certains types de molécules, moins utilisés par le grand public. Désormais, l'ANSM (Agence nationale de la sécurité du médicament) souligne que les médicaments les plus exposés sont "d'intérêt thérapeutique majeur". Ne disposant pas forcément d'alternatives, ils sont difficiles à remplacer en cas de rupture prolongée.
Si la délocalisation d'une partie de l'industrie pharmaceutique en-dehors de la France et de l'Union européenne a mis sous tension les chaînes d'approvisionnement en principes actifs, la guerre d'Ukraine a enfoncé le clou. La hausse des prix des matières premières, comme l'énergie et les métaux (notamment l'aluminium), mais également le carton et le verre y participe. Avec en plus les tensions sur le fret, on obtient une situation difficile pour les grossistes et les pharmaciens.
L'encadrement du prix des médicaments en France a l'avantage de protéger le portefeuille des patients, mais face à des pays prêts à payer le prix fort, les pharmacies françaises se retrouvent les dernières servies. La relocalisation d'une partie de la production semble être l'une des solutions, comme avec le retour d'une usine de paracétamol en Isère en 2023. Un changement de paradigme qui ne se fera sentir qu'à moyen terme.
Source : https://www.zinfos974.com/