Variole du Singe Il n’y a pas de raison que La Réunion soit épargnée.
Avec deux cas confirmés dans la zone Océan Indien, la Variole du Singe se rapproche de La Réunion. Le point avec docteur Patrick Mavingui, microbiologiste et directeur de recherche au CNRS.
Le dernier bilan de Santé publique France enregistre 3 721 cas confirmés de Variole du Singe en France (chiffres du 6 septembre 2022), dont deux recensés à Mayotte. Dans les deux cas, la contamination a eu lieu hors du territoire.
Si aucune suspicion n’a été révélée à ce jour par l’Agence régionale de Santé de La Réunion, l’arrivée du virus dans la zone fait craindre son apparition sur l’île. Pour le docteur Patrick Mavingui, microbiologiste et directeur de recherche au CNRS, "Il n’y a pas de raison que l’on soit épargné”, au vu de notre proximité avec Mayotte.
L’arrivée du virus à La Réunion est-elle imminente ?
Il est difficile de donner un timing mais “ce qui est certain, c’est que ça se rapproche. On en était très loin et maintenant, c’est très proche, donc quelque part, il n’y a pas de raison que demain, ou après-demain, on ne trouve pas de cas à La Réunion”, prévient-il.
Face au virus, des dispositifs de prévention et appels à la vaccination des personnes à risque sont mis en place, cependant, contrairement à l’épidémie de Covid-19, les cas contact et populations les plus exposées ne sont soumis à aucune contrainte de déplacement pouvant permettre de diminuer le risque d’introduction. Le docteur Mavingui mise sur davantage de prévention : “Je pense que l’on pourrait faire beaucoup plus de prévention, sans forcément filtrer les aéroports ni invectiver des populations”, avance-t-il.
"Armé par anticipation"
Le directeur de recherche CNRS rassure cependant sur le taux de contagion de Variole du Singe. Nous ne sommes pas du tout sur le même schéma que l’on a connu pour Sars cov 2 : “On est sur une dispersion quasiment mondiale et l’on a qu’un peu plus de 50 000 cas en 4 mois dont 3646 en France. La transmissibilité du virus n’est pas aussi élevée que celle de Sars Cov2 et l’on est armé par anticipation”.
L’île dispose de trois Centres Gratuits d'Information de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD), qui accueillent et informent les publics concernés sur rendez-vous. “La vaccination contre la variole du singe est préventive mais aussi réactive, c’est-à-dire que si vous avez potentiellement détecté à temps une infection, le vaccin peut être administré”, précise Patrick Mavingui.
Le virus peut-il muter ?
“Pas forcément. Si l’on prend l’expérience de ce qui s’est passé en Afrique, là où chaque année il y a des cas de Variole du Singe, on sait que ça ne mute pas autant que d’autres virus. Il y a deux types viraux. De ces deux grands types viraux, on n'a pas démontré de variants qui vont contourner l'immunité. Si cela arrive, ce sera à une fréquence très faible. Compte tenu du fait qu’il s'agit d'un virus à ADN, les mutations ne se fixent pas aussi facilement, ce qui est plutôt rassurant.”
Que faire en cas de symptômes ?
Pour rappel, certaines personnes seraient susceptibles de développer des formes graves en cas d’infection au virus Variole du Singe notamment les immunodéprimées, les femmes enceintes et les jeunes enfants.
En cas d’apparition de symptômes, contacter le SAMU Centre 15 qui orientera le patient vers une consultation médicale.
Il est recommandé de s’isoler en attendant un avis médical et d’éviter les contacts avec d’autres personnes.
Source : https://www.zinfos974.com/ SF