Nouvelles avancées dans la vaccination.
Depuis 2012, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) célèbre la Semaine mondiale de la vaccination du 23 au 30 avril. Au cours des 50 dernières années, les vaccins ont permis d'éviter le décès d'au moins 154 millions de personnes : chaque minute, six vies ont été sauvées. [1] Les bénéfices sont édifiants tant chez les enfants que chez les adultes, et l'objectif est d'éradiquer les maladies pouvant être prévenues par la vaccination.
Chaque année, de nouveaux vaccins sont mis au point, apportant des bénéfices tant en matière de protection contre les infections que de prévention de pathologies graves. Parmi les avancées, on peut citer les vaccins contre les infections urinaires et ceux contre le virus du papillome humain (permettant de prévenir, voire traiter certains cancers associés à l'exposition à ce virus). Quant à la vaccination contre le zona, elle semble être liée à une réduction du risque de démence. Certains vaccins pourraient également prévenir les maladies cardiovasculaires.
Infections urinaires
Une étude multicentrique observationnelle menée en Espagne a montré que chez les patients souffrant d'infections urinaires récurrentes et qui ont reçu un vaccin antibactérien sublingual — qui stimule le système immunitaire par l'exposition à des antigènes inactivés d'uropathogènes courants —, la moyenne des infections des voies urinaires dans les trois mois suivant la fin de la prophylaxie était considérablement plus faible, tout comme le nombre de récidives après un an.[2] Cela s'est traduit par une réduction du nombre de visites aux urgences et en soins primaires, une diminution du recours à un urologue et une baisse du recours à des tests diagnostiques, tels que les cultures d'urine et les échographies. Selon ces résultats, l'utilisation de l'immunoprophylaxie constitue une stratégie efficace et innovante dans le traitement des infections urinaires récurrentes.
HPV et cancers
La vaccination prophylactique contre le virus du papillome humain (HPV) a démontré une réduction significative de l'incidence des cancers invasifs et de leurs précurseurs, raison pour laquelle l'OMS recommande de l'inclure dans les programmes nationaux de vaccination, avec une couverture de 90 % des filles avant l'âge de 15 ans d'ici 2030. Bien que la plus grande efficacité soit obtenue à un stade précoce de la vie, de nombreux cliniciens recommandent la vaccination des femmes diagnostiquées avec des cancers gynécologiques liés au HPV, soit au moment du diagnostic, soit après le traitement.
Bien que la pratique manque encore de preuves spécifiques, des études observationnelles suggèrent que l'efficacité du vaccin diminue avec l'âge, ce qui doit être pris en compte lors de la formulation de recommandations. C'est pourquoi la Société européenne d'oncologie gynécologique (ESGO) propose d'offrir le vaccin à toutes les patientes, qu'elles aient ou non un cancer lié au HPV (anal ou oropharyngé), en tenant compte de leur âge et de leur pronostic, et souligne la nécessité de mener des études spécifiques dans cette population.[3]
Zona et démence
En analysant les dossiers médicaux de personnes âgées, des chercheurs de l'université de Stanford ont découvert que celles qui avaient reçu le vaccin vivant atténué ou affaibli contre le zona (Zostavax) présentaient un risque de 20 % moins élevé de développer une démence dans les années suivant la vaccination. Les bénéfices étaient plus notables chez les femmes que chez les hommes. Bien que les mécanismes par lesquels ce vaccin pourrait protéger contre la démence ne soient pas encore totalement compris, les chercheurs pensent qu'il agirait en stimulant le système immunitaire en général ou en réduisant les réactivations du virus.
Cette découverte soutient l'hypothèse d'un lien entre l'exposition à certains virus et les affections du système nerveux central. Les bienfaits de ce vaccin et d'un nouveau vaccin recombinant à sous-unités (Shingrix) dans la prévention de la démence continuent donc d'être étudiés.
Santé cardiovasculaire
D'autres études ont montré que les vaccins contre la COVID-19 et la grippe peuvent réduire le risque cardiovasculaire. Selon l’étude FLUVACS, la vaccination contre la grippe pourrait réduire le risque de mortalité et d'événements ischémiques chez les personnes ayant eu un infarctus aigu du myocarde ou se remettant d'une angioplastie, en particulier pendant la saison grippale ; l'effet du vaccin sur la réponse immunitaire humorale apporterait des bénéfices aux moments de l'année où le virus de la grippe circule le plus. [4]
Une étude danoise a également montré que les patients infectés par le virus respiratoire syncytial (VRS) présentent un risque élevé de maladies cardio- et cérébro-vasculaires. Elle recommande donc la vaccination contre ce type de virus, en particulier chez les patients présentant des comorbidités.
Source : https://francais.medscape.com/