Zona : l’âge et l’immunodépression contribuent lourdement au fardeau de la maladie.
- Une étude française réalisée à partir de la base de données du PMSI montre que les hospitalisations pour zona et/ou douleurs post-zostériennes sont fréquentes chez les sujets âgés, souffrant de comorbidités ou immunodéprimés ;
- Un âge ≥ 80 ans multiplie le risque d’hospitalisation par plus de 10 et l’immunodépression, le risque de décès par 2 ;
- Les patients immunodéprimés paient un plus lourd tribut hospitalier à la maladie, avec des séjours plus longs, une mortalité plus importante et des coûts plus élevés ;
- Ces résultats viennent conforter la position des autorités de santé françaises qui préconisent la vaccination contre le zona chez les plus de 65 ans, ainsi que chez tous les adultes immunodéprimés quel que soit leur âge.
Le zona est une affection fréquente dont l’incidence est évaluée en France à 235 000 cas par an. Les autorités de santé estiment que 20 % de la population générale pourrait avoir au moins un zona au cours de la vie, la maladie concernant plus souvent les sujets de 60 ans et plus en raison d’un déclin de l’immunité cellulaire. Une équipe française a donc voulu estimer le fardeau de cette pathologie à partir de la base de données française du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI), en fonction de l’âge et du statut immunitaire. Pour ce faire, elle a inclus tous les patients hospitalisés pour la première fois avec un diagnostic de zona ou de douleurs post-zostériennes entre janvier 2013 et décembre 2020, et a ainsi pu mesurer l’incidence de cette pathologie et de ses complications les plus fréquentes, les douleurs post-zostériennes.
Le risque d’hospitalisation augmente fortement avec l’âge
De 2013 à 2020, plus de 62 000 patients (âge médian 79 ans) ont été hospitalisés avec un diagnostic de zona (89 %) ou de douleurs post-zostériennes (8 %). Les sujets immunodéprimés représentaient une part importante (22 %) et plus jeune (68 ans versus 81 ans d’âge médian) de cette population, souvent en raison de cancer (75 % des cas). Nombre d’entre eux (72 %) présentaient une comorbidité (diabète, cancer, maladie cardiovasculaire, respiratoire ou encore rénale).
L’incidence annuelle de ces hospitalisations s’est montrée stable sur la période étudiée, variant de 14,3 à 16,3 hospitalisations pour 100 000 personnes. Elle augmentait cependant avec l’âge : 97,6 hospitalisations / 100 000 personnes chez les personnes de 80 ans ou plus, contre 7,4 / 100 000 personnes chez les 50 - 59 ans.
Le fardeau de la maladie est plus lourd chez les sujets immunodéprimés
Le coût annuel moyen des hospitalisations pour zona ou douleurs post-zostériennes a été estimé à 45,2 millions et 4,4 millions respectivement. Le fardeau de la maladie était cependant plus important chez les sujets immunodéprimés, notamment en raison de séjours hospitaliers plus longs (15 j versus 12 j chez ceux hospitalisés pour un zona, et 14 j versus 11 j pour ceux hospitalisés pour des douleurs post-zostériennes) et d’une mortalité intra-hospitalière plus importante (8 % versus 4 %). Les coûts moyens par patient et par séjour hospitalier étaient aussi plus élevés chez les sujets immunodéprimés que chez les immunocompétents : 6 123 euros versus 4 793 euros, et 8 018 euros versus 5 603 euros respectivement.
Source : https://www.univadis.fr/