Les greffes d’organe retrouvent leur niveau d’avant-Covid en France.
La France a effectué 6 034 transplantations en 2024, soit davantage que l’année précédente (+ 7,1 %) et qu’au cœur de la pandémie.
Le niveau des greffes d’organe réalisées en France a légèrement dépassé en 2024 celui d’avant-Covid, a annoncé jeudi l’Agence de la biomédecine, tout en notant des refus croissants de familles de défunts.
Troisième pays au monde pour les greffes derrière l’Espagne et les Pays-Bas, la France a effectué 6 034 transplantations, davantage que l’année précédente (+ 7,1 %, soit 401 greffes supplémentaires) et qu’au cœur de la pandémie. « On a dépassé les 5 903 transplantations de 2019, donc on a rattrapé la chute due au Covid, et on est en train de quasiment rattraper 2017, la meilleure année », a déclaré Marine Jeantet, directrice générale de l’Agence de la biomédecine, lors d’une conférence de presse.
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Elle a salué « la mobilisation des équipes hospitalières » pour ces opérations, d’autant que « l’hôpital ne va pas très bien, avec des difficultés d’accès à des blocs opératoires par manque de personnel ».
Par organes, le rein est resté largement le plus greffé, devant le foie - à un niveau record -, le cœur, les poumons ou encore le pancréas.
Plus de 22 500 patients en attente
Le nombre de greffes a augmenté plus vite que celui d’inscrits en liste d’attente, a noté François Kerbaul, directeur du prélèvement. Mais, 22 585 patients restent en attente de greffe. Et 852 malades sont décédés en 2024 faute de greffon, moins cependant qu’en 2023.
Les greffes se heurtent toutefois à une opposition croissante au don, de la part des proches de personnes en mort encéphalique, au niveau inédit de 36,4 %. Sur le territoire, ce taux est au plus haut en Île-de-France (53,6 %), au plus bas en Bretagne (21 %). L’âge moyen des donneurs décédés prélevés, stable depuis dix ans, reste 58 ans.
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La loi prévoit que chacun est donneur d’organes à sa mort, sauf refus exprimé de son vivant, en s’inscrivant sur le registre des refus ou en informant ses proches. Si la personne décédée n’était pas dans le registre, les équipes médicales s’assurent auprès de ses proches qu’elle n’avait pas exprimé une opposition. S’ils ont un doute, les proches peuvent s’opposer au don.
Marginales, les inscriptions au registre des refus ont cependant augmenté en 2024, « notamment après des « fake news » sur les réseaux sociaux », selon Marine Jeantet. Face aux « idées reçues », l’agence veut « rassurer » : « les organes prélevés servent à des interventions thérapeutiques, pas à des recherches scientifiques » ; « les greffons sont attribués sur des critères uniquement médicaux, la catégorie socio-professionnelle ou l’origine ne rentrent pas en compte » ; « aucune religion monothéiste ne s’oppose au don d’organes, et il est possible de faire tous les rites funéraires ».
Source : https://www.sudouest.fr/