Nouveaux cas, traitements, risque, dépistage… ce qu’il faut savoir à l’occasion de la journée mondiale du cancer.
Avec 433 000 nouveaux cas et 162 400 décès chaque année, le cancer, qui fait l'objet d'une journée mondiale de lutte, ce mardi 4 février, est une des maladies qui fait le plus peur. C'est aussi une affection encore taboue qui se traduit par une perte d'emploi pour une personne sur cinq.
"Des avancées significatives dans la recherche, le diagnostic et le traitement" : dans son "Panorama des cancers en France", l’Institut national du cancer (INCa), se veut porteur d’espoir, alors que la journée mondiale de lutte contre le cancer, ce mardi 4 février, est marquée par les bonnes nouvelles pour certains pronostics et traitements, mais de freins persistants : un cancer sur deux pourrait être évité.
433 000 nouveaux cas de cancer en France en 2023,
En France, 433 000 personnes ont appris, en 2023, qu’elles souffraient d’un cancer. Le chiffre "témoigne surtout de l’évolution démographique de notre pays". En 1990, le chiffre s’arrêtait à 216 130 cas.
Nombre de décès : 162 400.
Le cancer est "la première cause de décès chez l’homme", la deuxième chez la femme" (derrière l’infarctus du myocarde).
Age médian de diagnostic : 70 ans chez l’homme, 68 ans chez la femme.
Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent (24 % des cancers). Le cancer du sein (33 %) est en tête chez la femme, mais le cancer du poumon (14 % des cas, 9900 décès) et du pancréas (9 % des cas, 6300 décès) "augmentent de manière préoccupante".
C’est le cancer du poumon, qui, en France, est le plus meurtrier : 30 400 décès.
L’Occitanie représente 9,4 % des cancers diagnostiqués en France, soit 33 487 cas par an. Dans les grandes lignes, "l’Occitanie ne présente pas de différences importantes par rapport à la France métropolitaine toutes localisations confondues", indique Santé publique France.
Prostate, mélanome, sein : ceux qu’on guérit le mieux
Les cancers du poumon, du pancréas, de l’œsophage, du foie, du système nerveux central, de même que les leucémies aiguës et myéloïdes, les cancers de l’ovaire et de l’estomac, sont qualifiés de "mauvais pronostic", leur taux de survie à cinq ans demeure faible.
Ce qui ne veut pas dire qu’ils ne bénéficient pas de progrès : + 7 % de taux de survie à cinq ans pour le cancer du pancréas entre 1990 et 2015, par exemple, mais à peine 11 % de survie.
Dans cet intervalle 1990-2015, les plus grands progrès sont pour le cancer de la prostate (+ 21 points), qui reste le cancer au meilleur pronostic : 93 % de survie à cinq ans, devant le mélanome cutané (93 %, + 11 points) et le cancer du sein (88 %, + 9 points).
Mélanome, pancréas, poumon… ceux qui augmentent et ceux qui baissent
Chez l’homme, les cancers de la sphère "lèvre, bouche, pharynx" (- 2,6 % de 1990 à 2023) sont ceux dont l’incidence baisse le plus, devant le cancer colorectal (-0,3 %) et le poumon (-0,2 %).
À l’inverse, l’incidence progresse, dans le même temps, pour le mélanome de la peau (+ 3,5 %), le pancréas et la prostate (+ 2,3 %), le foie (+ 1,3 %).
Chez la femme : l’incidence des cancers du col de l’utérus baisse de 1,4 %. Les plus fortes progressions sont pour les cancers du poumon (+ 5 %), du pancréas (+ 3,3 %) et du foie (+ 3,2 %).
Cancers de l’enfant : près de 15 000 cas de 2014 à 2020
Les cancers pédiatriques totalisent 14 934 cas de 2014 à 2020, avec de fortes chances de survie : 83 % à cinq ans pour les moins de 14 ans, 82 % pour les 15-17 ans.
Facteurs de risques : ce que l’on sait
"Il existe de nombreux facteurs de risques d’apparition des cancers. Ils peuvent être internes, liés par exemple à l’âge ou à l’histoire familiale, ou externes, liés à nos comportements ou à notre environnement", dit l’INCa, qui répète que "près de la moitié des cancers pourraient être évités".
Quatre principaux facteurs de risques sont identifiés : le tabac (impliqué dans 19,8 % des cancers dits évitables, il "pèse" 68 000 nouveaux cas de cancer en 2015), l’alcool (8 %), le surpoids et l’obésité (5,4 %), une alimentation déséquilibrée (5,4 %).
Pour rappel, à peine "28 % des adultes consomment 5 fruits et légumes quotidiens", recommandation des autorités de santé.
Les insuffisances du dépistage
17,2 millions de Françaises étaient éligibles au dépistage du cancer du col de l’utérus en 2023, à peine 59,7 % d’entre elles participent aux campagnes de dépistage.
Pour le cancer du sein : 10,8 millions de femmes éligibles, 46,5 % de participation.
Cancer colorectal : 17,9 millions de personnes éligibles, et 34,2 % de participation.
Soins : 6,4 milliards de dépenses à l’hôpital
Avec 6,4 milliards d’euros de dépenses hospitalières pour le diagnostic, les traitements et le suivi en 2022, le cancer "pèse fortement sur l’activité hospitalière", dit l’INCa.
Chirurgie (418 342 personnes), chimiothérapie (372 348 personnes) et radiothérapie (245 222 personnes, à l’hôpital et en libéral) restent le trio des traitements les plus courants. En 2022, 74 631 patients ont aussi bénéficié d’une immunothérapie, un chiffre en hausse depuis.
Impact sociétal : une personne sur cinq perd son emploi
Cinq ans après le diagnostic, une personne sur cinq avait perdu son emploi, rappelle l’INCa, qui souligne que "le cancer reste trop souvent un sujet tabou ou mal connu dans l’entreprise".
Source : https://www.midilibre.fr/