Méningites bactériennes : la vaccination est élargie alors que le nombre de cas augmente
Redoutables, les méningites bactériennes sont en hausse en France. À partir du 1er janvier, un plus grand nombre de pathogènes seront ciblés par le vaccin obligatoire.
À partir de mercredi, la vaccination contre les méningocoques va être élargie en France, dans un contexte de rebond des infections par ces bactéries à l'origine de méningites particulièrement graves.
C’est quoi, un méningocoque ?
Le mot « méningite » est un terme générique qui désigne une inflammation des membranes du cerveau ou de la moelle épinière. La majorité du temps, un virus est en cause. Les méningites virales sont généralement beaucoup moins graves que les bactériennes.
Les méningocoques sont une famille de bactéries qui causent des méningites très dangereuses et contagieuses, principalement chez les enfants et adolescents, ainsi que des septicémies. Elles sont couramment présentes dans la gorge et le nez, et se transmettent par voie aérienne ou par la salive après un contact proche. Le diagnostic est fait par une ponction lombaire qui permet de confirmer la présence de la bactérie, et de l’identifier ; l’observation à l’œil nu permet au médecin de s’orienter vers une méningite virale (le liquide est clair) ou bactérienne (le liquide est trouble ou purulent), et en ce cas de mettre très rapidement en route un traitement. Puis une analyse approfondie du liquide permet d’identifier les germes en cause et leur sensibilité aux antibiotiques.
Méningite et septicémie
Les méningites surviennent lorsque la bactérie infecte les méninges ou le liquide céphalorachidien. Elles se manifestent notamment par une forte fièvre et une raideur de la nuque, une photophobie, des vomissements... Attention, ces symptômes ne sont pas toujours présents chez le nourrisson, et les autorités recommandent d’appeler le 15 si votre bébé présente un comportement inhabituel (geignements, pleurs incessants, somnolence...), refuse de s’alimenter, a un teint gris ou marbré, paraît abattu et peu réactif.
Elles tuent le patient de manière foudroyante si elles ne sont pas soignées. Et, quand elles le sont, la mortalité reste de 10 %, sans parler de séquelles fréquentes : amputation, troubles cognitifs, surdité...
La septicémie à méningocoque est une infection généralisée du sang et des organes. La forme la plus grave est le purpura fulminans : des taches rouges ou violacées apparaissent sur la peau, ne disparaissant pas à la pression du doigt. C’est une urgence vitale.
Qu'est-ce qui change dans la vaccination ?
Seule la vaccination anti-méningocoques C était obligatoire chez les moins de 1 an, celle contre B n'était que recommandée. Chez les plus âgés, le vaccin C était recommandé jusqu'à 24 ans, seulement si la personne ne l'avait pas reçu comme prévu quand elle avait moins d'un an.
Désormais, la vaccination va devenir bien plus large, selon le nouveau calendrier effectif à partir du 1er janvier.
Chez les nourrissons, la vaccination contre toutes les souches - A, B, C, W et Y - sera obligatoire. Une dose du vaccin conjugué ACWY doit être donnée à 6 mois, la seconde à 12 mois ; la vaccination contre les méningocoques B est faite à 3 mois, 5 mois et 12 mois.
Chez les adolescents, une dose de rappel contre A, C, W et Y sera recommandée entre 11 et 14 ans, même s'ils ont bien reçu ce vaccin au plus jeune âge. Elle est également recommandée chez les 15-24 ans en rattrapage vaccinal. Il ne s'agit pas là d'une obligation, mais l'intérêt est que le vaccin sera largement remboursé par l'Assurance maladie. En revanche, le vaccin anti-B restera réservé aux plus petits, la Haute autorité de santé n'ayant pas jugé ses bénéfices suffisants au-delà de deux ans.
Chez les adultes, la vaccination est recommandée pour les personnes atteintes de certaines maladies, les professionnels exposés, et en cas de voyage dans certains pays.
En cas de contact à risque d’infection, un traitement antibiotique doit être pris rapidement et peut éventuellement être complété par la vaccination. La méningite bactérienne est une maladie à déclaration obligatoire, et lorsqu’un cas lui est déclaré aux autorités sanitaires elles doivent organiser la recherche et la prise en charge des cas contact.
Source : https://sante.lefigaro.fr/