Rougeole : hausse des cas dans le monde sur fond de stagnation de la couverture vaccinale.
Cinquante-sept pays ont connu une importante épidémie de cette maladie respiratoire très contagieuse en 2023, alors que la couverture vaccinale n’a toujours pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie causée par le coronavirus.
Le nombre de cas de rougeole dans le monde augmente, alors que la couverture vaccinale stagne. En 2023, 10,3 millions de cas de cette maladie virale très contagieuse ont été enregistrés, soit une augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente, selon des estimations publiées conjointement, jeudi 14 novembre, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’agence gouvernementale américaine des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies.
Cette nette hausse est due en premier lieu à une couverture vaccinale insuffisante dans de très nombreux pays. Au niveau mondial, on estime en effet que 83 % des enfants ont reçu une première dose de vaccin, et qu’ils ne sont plus que 74 % à s’être fait administrer une deuxième injection. Or, pour qu’une population soit immunisée, on considère que 95 % des enfants doivent avoir accès à ce schéma vaccinal à deux doses.
L’accès à ces vaccins a été perturbé par la pandémie due au coronavirus, atteignant une couverture vaccinale de seulement 81 % en 2021, le plus bas niveau depuis 2008. Si de nombreux efforts ont été fournis pour toucher les quelque 22 millions d’enfants non protégés du virus, la couverture vaccinale reste toujours inférieure aux niveaux prépandémiques (86 % en 2019). Résultat, 57 pays ont connu en 2023 une importante épidémie de rougeole, essentiellement en Afrique, au Proche-Orient, au Moyen-Orient et en Asie du Sud.
Malgré cette augmentation des cas en un an, le nombre de morts de la maladie a diminué de 8 %, passant de 116 800 victimes en 2022 à 107 500 en 2023. Cela s’explique notamment par le fait que « l’augmentation du nombre de cas s’est produite dans des pays et des régions où les enfants atteints de rougeole sont moins susceptibles de mourir, en raison d’un meilleur état nutritionnel et d’un meilleur accès aux services de santé », expliquent les organisations dans un communiqué publié jeudi.
Source : https://www.lemonde.fr/