Le rôle infirmier en chirurgie ambulatoire doit être valorisé.
Créée il y a une trentaine d’années, l’Association française de chirurgie ambulatoire (AFCA) est une société savante assurant la promotion de cette pratique. Christelle Galvez, infirmière de formation, directrice des soins et des parcours au Centre Léon Bérard à Lyon, co-présidente de l’AFCA avec le Pr Karine Nouette-Gaulain, anesthésiste à Bordeaux, en explique les contours.
Dans quel contexte l’AFCA a-t-elle été créée ?
Cette société savante a été fondée dans le but de promouvoir le développement de la chirurgie ambulatoire ainsi que ses meilleures pratiques, en France et dans les pays francophones ; certains de ses membres étant belges, suisses ou africains du Nord.
Son rôle est d’assurer le lien avec les autorités institutionnelles, dont la Haute Autorité de santé (HAS), l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP), la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) ou encore la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) pour l’élaboration, la promotion et le financement de différents outils mis en œuvre dans le cadre de la chirurgie ambulatoire, et l’évolution des bonnes pratiques.
Quelles sont ses principales missions ?
L’objectif de l’AFCA consiste à aider au développement de la chirurgie ambulatoire en France, en créant une dynamique sur le territoire, avec des mises en relation entre les acteurs concernés. Nous effectuons des animations et répondons aux besoins de ceux souhaitant développer cette pratique dans leur établissement ou en ville.
Nous assurons également la promotion de l’enseignement, de la formation et de la qualité des soins dans le domaine de la chirurgie ambulatoire ; de toute procédure d’évaluation de ce type de chirurgie et appuyons tout effort d’organisation en matière d’assurance qualité. Nous encourageons également la recherche et assurons par tout moyen la diffusion des travaux scientifiques. Enfin, nous collaborons avec tout organisme extranational poursuivant les mêmes buts. L’association est d’ailleurs membre de l’International association for ambulatory surgery (IAAS).
De quels moyens disposez-vous pour assurer ces missions ?
Nous disposons d’une plateforme d’échanges sur laquelle les adhérents peuvent communiquer, échanger des bonnes pratiques. Nous répondons d’ailleurs à des questions parfois très pratico-pratiques par exemple, sur l’organisation du rappel du patient le lendemain de son retour à domicile.
Nous organisons également deux Journées nationales de chirurgie ambulatoire (JAB), tous les ans à Paris. En 2023, nous avons travaillé sur les défis et les opportunités de l’ambulatoire pour aujourd’hui et demain. Nous avons pu échanger sur les partenariats, les relations entre les patients et les professionnels de santé afin de préparer le parcours ambulatoire, les attentes des patients, la façon dont les chirurgiens se mettent à l’écoute. Cette année, nous aborderons les 9 et 10 décembre, l’ambulatoire et l’innovation, l’objectif étant de libérer la créativité et l’autonomie des professionnels. Nous allons également faire un point sur le recours à la chirurgie ambulatoire à différents âges de la vie (enfants, personnes âgées et personnes vulnérables).
Tous les ans, nous proposons aussi quatre webinaires afin de répondre à des problématiques soulevées dans notre questionnaire distribué aux participants des JAB. Cette année, nous en avons déjà proposé sur l’apport du numérique à la chirurgie ambulatoire, les nouveaux métiers, ou encore la pédiatrie.
Quelle est la place des infirmiers au sein de l’AFCA ?
Les infirmiers y ont une place centrale, ils sont d’ailleurs les plus représentés. Sur une centaine d’adhérents, environ 70 sont infirmiers. Au sein de l’AFCA, ils peuvent intervenir pour proposer leurs idées afin d’améliorer des prises en charge. Nous leur donnons la parole, afin qu’ils partagent leur réflexion d’équipes. Il faut promouvoir leur savoir-faire, leur capacité à savoir organiser.
Lors des JAB, à chaque session, ils interviennent tout comme lors de nos webinaires, en binôme avec un médecin. Nous tenons à mettre en valeur ce qu’ils créent et à partager leurs idées. Les infirmiers ne sont pas uniquement des techniciens du soin, mais aussi des hyper-organisateurs. Il faut le valoriser. Notre objectif est donc de leur donner un maximum de connaissances et d’assurance pour y parvenir.
Source : https://www.actusoins.com/