Infections sexuellement transmissibles : ce qu’il faut savoir du dépistage gratuit de quatre nouvelles IST lancé ce 1er septembre
A compter de ce dimanche 1er septembre, il est possible d’être dépisté sans ordonnance pour quatre pour quatre infections sexuellement transmissibles en plus du VIH. Un dispositif gratuit pour les moins de 26 ans uniquement mais accessible à tous.
Un pas de plus dans la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST). A compter de ce dimanche 1er septembre, il est désormais possible d’effectuer un dépistage sans ordonnance (et gratuit pour les jeunes de moins de 26 ans) de quatre nouvelles IST dans les laboratoires de biologie médicale. Sont concernées l’hépatite B, la syphilis, l’infection à chlamydia et la gonorrhée. Ces infections, qui sont parmi les plus fréquentes, sont des maladies bactériennes qui peuvent être guéries lorsqu’elles sont diagnostiquées. Jusqu’ici, seul le dépistage du VIH était accessible sans prescription et sans frais en laboratoire.
La mesure lancée en ce mois de septembre, appelée «mon test IST», avait été annoncée en septembre 2022 et inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023. Elle vise à renforcer la lutte contre les IST, alors qu’une hausse de celles-ci a été observée entre 2021 et 2023. En mars 2024, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies alertait sur la situation. A titre d’exemple, en 2022, les cas de gonorrhée ont connu une hausse de 48 % (70 881 cas dans l’Union européenne). Même constat pour la syphilis et la chlamydia, avec 34 % (35 391 cas) et 16 % (216 508 cas) de malades supplémentaires. Qui peut se faire dépister, à quel endroit, pour quelles maladies… Libé vous explique comment fonctionne ce nouveau dispositif.
Comment ça marche ?
Concrètement, n’importe quel patient, quel que soit son âge, peut dès ce 1er septembre se rendre dans un laboratoire pour être dépisté de l’hépatite B, la syphilis, la chlamydia et la gonorrhée, et ce sans ordonnance. Sur place, il faut simplement remplir un autoquestionnaire pour définir les modalités de réalisation du dépistage, qui peut se faire par prélèvement local, par analyse d’urine ou encore par prise de sang. Quoi qu’il en soit, plus besoin de passer par la case médecin, gynécologue ou sage-femme en amont.
Si le résultat est positif pour une ou plusieurs IST, le patient est informé et orienté vers des professionnels de santé pour être pris en charge.
Qui est remboursé ?
Pour les moins de 26 ans, l’examen est 100 % pris en charge par l’assurance maladie. Hors de cette tranche d’âge, le dépistage est bien possible sans prescription, mais pas gratuit. Pour être remboursé si l’on a plus de 26 ans, une ordonnance reste donc nécessaire.
D’autres dispositifs existent toutefois, en dehors des laboratoires. Les Centres d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) permettent à toutes et tous, sans condition d’âge, d’être dépistés gratuitement et anonymement.
Le dépistage du VIH est quant à lui pris en charge pour tous depuis 2022, sans ordonnance ni avance de frais.
A quoi ça sert ?
Ces maladies ne provoquent pas toujours de symptômes à celles et ceux qui en sont porteurs. Il est donc recommandé de faire des dépistages réguliers, avec ou sans signes visibles d’infection. Avec cette nouvelle mesure, l’objectif est de «[renforcer] encore l’arsenal des outils de prévention disponibles», ainsi que sa volonté de «promouvoir la santé sexuelle de l’ensemble de la population et de réduire la transmission des infections», écrit dans un communiqué le ministère de la Santé.
Une prévention d’autant plus nécessaire qu’elle s’inscrit dans un contexte de hausse des IST en Europe. Il y a quelques jours seulement, ce jeudi 29 août, un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) relevait une autre tendance alarmante. Selon des données obtenues auprès de plus de 242 000 jeunes de 15 ans dans 42 pays, le port du préservatif est en recul chez les adolescents européens. En 2022, 61 % des garçons ont déclaré avoir utilisé un préservatif lors de leur dernier rapport, alors qu’ils étaient 70 % en 2014. Même constat chez les adolescentes. La part d’entre elles ayant eu recours à la capote pour leur dernière relation sexuelle est passée de 63 % en 2014 à 57 % en 2022.
Source : https://www.liberation.fr/