Des chercheurs font une percée dans la détection du cancer du cerveau.
Imaginez un outil capable de diagnostiquer un cancer du cerveau en moins d’une heure, simplement en analysant un petit échantillon de sang. Ce rêve est désormais une réalité grâce à des chercheurs de l’Université de Notre-Dame. Leur nouvel appareil promet en effet de transformer la manière dont nous détectons le glioblastome.
Une technologie de pointe : la biopuce
Le glioblastome est l’un des cancers du cerveau les plus redoutables. Et pour cause, sa croissance rapide à l’intérieur du cerveau et sa nature agressive font qu’il est souvent diagnostiqué à un stade avancé. En moyenne, les patients atteints de glioblastome ne survivent que 12 à 18 mois après le diagnostic. La détection précoce est ainsi cruciale pour améliorer les chances de survie et optimiser les options de traitement. C’est là que le nouvel appareil développé par les chercheurs entre en jeu.
Il utilise une technologie innovante appelée biopuce pour détecter la présence du glioblastome. Imaginez plus précisément un capteur miniature capable d’identifier des biomarqueurs spécifiques présents dans les vésicules extracellulaires, de minuscules particules libérées par les cellules cancéreuses dans le sang.
Comment ça fonctionne ?
Les vésicules extracellulaires contenues dans le sang des patients atteints de glioblastome portent des récepteurs spécifiques appelés EGFR (récepteurs du facteur de croissance épidermique). Ces derniers sont souvent surexprimés dans les cancers, y compris le glioblastome. La biopuce est conçue pour détecter ces récepteurs actifs en capturant les vésicules extracellulaires présentes dans un échantillon de sang.
Le cœur de cette technologie est un capteur électrocinétique de la taille d’une bille de stylo à bille qui est est extrêmement sensible aux changements électriques provoqués par les vésicules extracellulaires. Lorsque les vésicules contenant des EGFR actifs se lient au capteur, elles provoquent un décalage de tension qui est mesuré pour confirmer la présence du glioblastome.
Une fois l’échantillon de sang introduit dans le dispositif, l’analyse prend moins d’une heure. Ce processus est non seulement rapide, mais aussi économique, chaque biopuce coûtant moins de deux dollars. L’appareil est conçu pour être utilisé de manière automatisée, avec une interface qui administre les matériaux nécessaires et un prototype de machine portable pour effectuer les tests.
Pourquoi est-ce révolutionnaire ?
Ce dispositif représente une avancée significative pour plusieurs raisons. D’une part, le temps de diagnostic réduit à moins d’une heure est crucial, surtout pour une maladie aussi agressive que le glioblastome. Cette rapidité peut permettre aux médecins de commencer le traitement plus tôt, ce qui est essentiel pour améliorer les chances de survie.
D’autre part, le faible coût de chaque biopuce et la simplicité du processus rendent également ce dispositif accessible dans de nombreux contextes médicaux, même dans des environnements à ressources limitées. Cela signifie que même les patients dans des régions éloignées ou moins équipées pourraient bénéficier d’un diagnostic rapide et précis.
Enfin, contrairement aux méthodes traditionnelles qui utilisent des réactions électrochimiques ou la fluorescence, la méthode basée sur la détection de charge minimise les interférences. Cela rend le capteur plus fiable et précis.
Des perspectives pour l’avenir
Bien que ce dispositif ait été conçu spécifiquement pour détecter le glioblastome, les chercheurs de Notre-Dame croient qu’il peut également être adapté pour d’autres maladies. Ils explorent déjà son potentiel pour diagnostiquer d’autres cancers, ainsi que des troubles comme les maladies cardiovasculaires, la démence et l’épilepsie. Cette polyvalence ouvre des perspectives intéressantes pour l’avenir de la détection précoce des maladies.
Le rêve de pouvoir détecter rapidement et efficacement des pathologies graves pourrait ainsi devenir une réalité proche grâce à ces avancées technologiques. Les chercheurs espèrent que ces innovations permettront non seulement de sauver des vies, mais aussi d’améliorer la qualité des soins pour les patients du monde entier.
Source : https://sciencepost.fr/ Brice Louvet,