Des scientifiques sont parvenus à rendre notre peau écœurante pour les moustiques.
Peu d’animaux peuvent se targuer d’être aussi universellement détestés que le moustique. En dépit de sa minuscule taille, il provoque à lui seul plus de 70 000 morts par an. Avec sa piqûre irritante, ce nuisible ailé est l’antagoniste phare de nos étés. Mais bonne nouvelle : des scientifiques pensent pouvoir enrayer son règne de terreur. Explications.
Son bourdonnement incessant gâche nos nuits et son appétit vorace ne laisse aucun répit à notre peau. Petit, discret, furtif, le moustique est l’ennemi parfait de la période estivale. Aussi agaçant que résistant, le parasite semble toujours revenir, quels que soient les subterfuges utilisés. Alors, une équipe de scientifiques américains a décidé de s’attaquer au problème à la source : notre peau. Dirigés par Omar Akbari, professeur à l’université de Californie à San Diego aux États-Unis, ils comptent modifier génétiquement des bactéries présentes sur l’épiderme afin de les rendre répugnantes pour les moustiques.
Transformer notre odeur
Imaginez que du jour au lendemain, votre plat préféré, fragrant et délicieux, se mette à sentir franchement mauvais. Difficile alors de ne pas perdre l’appétit ! C’est précisément ce constat qui guide les recherches des scientifiques américains. Car afin de choisir leur cible, les moustiques se repèrent à l’odeur dégagée par la peau. Deux types de bactéries cutanées concourent à la sécrétion de ce parfum naturel : le « staphylococcus epidermidis » et « corynebacterium amycolatum ». Ces dernières produisent sur nous de l’acide lactique, un composé organique que les moustiques trouvent très à leur goût.
Comme le rapporte le média anglophone New Atlats, Omar Akbari et son équipe ont donc décidé de modifier génétiquement ces deux bactéries afin qu’elles ne produisent plus cet acide. Introduites dans le microbiome (communauté de micro-organismes que l’on retrouve sur toute la surface du corps), ces bactéries modifiées devraient remplacer les formes naturelles existantes. L’objectif ? Les introduire dans ce microbiome afin qu’elles remplacent, à terme, leur équivalent naturel.
Efficace durant onze jours
Mauvaise nouvelle pour les plus désespérés d’entre nous : ce procédé n’est pas encore commercialisé. Toujours en phase de test, il produit néanmoins des résultats plutôt concluants. Lors d’essais en laboratoire, les souris couvertes de bactéries modifiées puis exposées à des moustiques responsables de la propagation de maladies ont été davantage épargnées que leur homologue aux bactéries naturelles. En tout, les bactéries modifiées réduiraient l’attraction des moustiques de 64,4 % pendant onze jours. À titre de comparaison, souligne New Atlas, l’anti-insecte phare « DEET » (ou N, N-diéthyl-3-méthylbenzamide) dure en moyenne quatre à huit heures.
Des résultats enthousiasmants qu’il est néanmoins nécessaire de nuancer. Bien que les effets de cette méthode durent plus longtemps que les répulsifs traditionnels, ces derniers découragent davantage les parasites ailés.
Source : https://www.ouest-france.fr/