Pénuries de médicaments :
la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie et le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention annoncent une nouvelle stratégie pour garantir la disponibilité des médicaments et assurer à plus long terme une souveraineté industrielle.
Afin de mieux faire face aux tensions d’approvisionnement en médicaments auxquelles de nombreux pays, dont la France, sont confrontés depuis l’hiver dernier, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie ainsi que Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, ont dévoilé ce jour la nouvelle feuille de route 2024-2027 de lutte contre les pénuries de médicaments. Dans un contexte international complexe, la mobilisation du Gouvernement demeure aujourd’hui totale pour préserver l’accès des Français aux médicaments dont ils ont besoin sur l’ensemble du territoire.
Des travaux d’anticipation et de prévention des pénuries qui s’inscrivent dans la durée
Depuis 2019 et à plus forte raison pendant la crise sanitaire, les travaux entrepris par les ministères chargés de la Santé et de l’Industrie, notamment dans le cadre de la feuille de route précédente (2019-2022) ont permis la mise en place des mesures pour renforcer la prévention de pénuries pour les médicaments (notamment ceux qualifiés « d’intérêt thérapeutique majeur » (MITM)) : obligation pour les industriels de constituer des stocks de sécurité de leurs produits pour le marché national, interdiction des exportations par les grossistes-répartiteurs, possibilité pour les pharmaciens d’exécuter des préparations magistrales ou encore informations régulières aux prescripteurs sur l’état des tensions.
Les services des deux ministères ont également œuvré pour trouver de nouvelles solutions rapides pour les Français pour faire face à la tension en amoxicilline. En collaboration étroite avec les industriels du secteur, il a été notamment mis en place des accords prix-volumes contribuant à sécuriser davantage l’approvisionnement sur cette molécule.
En complément, afin de garantir au mieux une disponibilité équitable des médicaments en tout point du territoire national en cas de tensions d’approvisionnement, et pour que chaque patient puisse bénéficier du traitement dont il a besoin, les acteurs de la chaîne pharmaceutique (industriels, dépositaires, grossistes-répartiteurs, pharmaciens d’officine et hospitaliers) se sont engagés autour d’une charte de bonnes pratiques proposée par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) pour mobiliser le respect de l’éthique professionnelle et coordonner leurs actions, en lien avec les autorités sanitaires. Dans ce cadre des consignes ont été passées de libérer pour certains médicaments en tension les stocks disponibles chez les industriels.
Ces engagements sont complémentaires des actions mises en œuvre pour le bon usage des médicaments, en particulier celui des antibiotiques. En collaborant autour de ces principes, l’objectif est de garantir la qualité, la sécurité et l’accessibilité des médicaments pour tous les patients, contribuant ainsi à l’amélioration de la santé publique. En cas de difficulté d’application de ces engagements, les acteurs de la chaîne pharmaceutique seront réunis au sein d’une instance de coordination.
Une nouvelle feuille de route 2024-2027 pour garantir la disponibilité des médicaments et assurer à plus long terme une souveraineté industrielle
Cependant, les difficultés d’approvisionnement de la dernière saison hivernale ont mis en évidence le besoin d’aller plus loin afin, par exemple, de détecter plus précocement les signaux de tension et de développer de nouveaux canaux d’information auprès des professionnels de santé et des patients.
Afin de cibler certaines actions de prévention et de réindustrialisation sur des médicaments prioritaires, les autorités sanitaires ont travaillé pour constituer une liste des médicaments « essentiels » pour la santé de nos concitoyens sur la base de recommandations des représentants de prescripteurs. Ces médicaments feront l’objet d’un suivi renforcé de la part des autorités sanitaires. Une partie de ces médicaments dits « essentiels » présentent des critères de vulnérabilité industrielle, notamment de par la dépendance du marché français aux importations extra-européennes, ce qui permet de les identifier et ainsi de guider la stratégie de réindustrialisation.
Source : https://sante.gouv.fr/